Le projet est situé au 15-17 de l’une des plus anciennes rues de la ville, la rue Cauchy. Le projet prévoit la réhabilitation de deux immeubles d’habitation en un seul projet de 16 logements sociaux et activités en RDC.

L’opération se situe en secteur ABF, située près de l’église Saint-Denys, construite à la fin du XIIe siècle et classée monument historique. La rue Cauchy est au cœur du quartier dit du « Bas d‘Arcueil », dont la trame viaire était constituée de chemins ruraux agricoles peu larges ou de voies d‘accès au bourg ancien assez étroit. Cette trame et certains édifices, comme les immeubles de centre-ville construits à l‘alignement des rues Sidobre et Cauchy, n’ont pas beaucoup évolué depuis leur construction. Ainsi, le projet se situe à la frontière entre une partie du bourg-ancien abîmée par des constructions récentes peu attentionnées au tissu et à la composition du centre ancien, comme la réalisation de la Cité de l‘Eglise en 1996, opération de renouvellement réalisée en lieu et place du tissu ancien de village. Au contraire, l’ensemble en face de l’opération a été préservé et restauré dans le sens du respect de l’ancien.

Le premier objectif a été de conserver et de s’appuyer le plus possible sur la qualité des éléments existants, ce qui permet au projet de trouver naturellement sa cohérence dans le contexte historique et urbain, et également de trouver des solutions économes en matière et financièrement économiques.

Pour le bâtiment du 15, le diagnostic structure a montré que les planchers existants étaient en bon état. Ces planchers ainsi que les porteurs du 15 sont conservés, amenant alors un travail conséquent de reconfiguration de l’espace autour des porteurs existants, de sorte à offrir des plus grands et lumineux appartements. Pour le 17 en revanche, les planchers ont été refaits, tandis que les porteurs sont conservés. Les fondations existantes sont alors doublées de micropieux, de sorte à ce qu’une structure secondaire puisse reprendre les charges des nouveaux planchers et de la surélévation bois.

En façade, l’intervention sur les deux bâtiments existants consiste à retrouver la lecture des trois différents volumes qui donnaient auparavant sur la rue Cauchy (comme le montrent les trois halls et les anciennes devantures de boutiques). Cela permet de retrouver un rythme agréable, plus séquencé que l’état actuel qui s’offre davantage comme un mur monotone, linéaire et assez massif sur la rue. Cet effet de rythme est créé par les toitures, l’extension sur rue et sur un dessin de joints creux et de descente d’eaux pluviales.

En effet, une première extension au-dessus du niveau 3 du bâtiment 17 de la rue Cauchy, qui s’aligne à la hauteur du pignon voisin le 19, permet de redonner un certain dynamisme à la rue, par son effet de retrait par rapport à l’existant et sa matérialité qui contraste avec l’enduit chaux. Cette extension est en structure et revêtement bois peint, intéressant pour la légèreté de ce matériau, et aussi par le fait qu’elle se lit ainsi comme un attique, qui pourrait rappeler les séchoirs du vieil Arcueil.